#7 Une odyssée de violences
S01:E07

#7 Une odyssée de violences

Episode description

Rien ne pourrait préparer qui que ce soit aux difficultés et aux violences rencontrées lors des parcours migratoires.


Il arrive souvent que les personnes qui fuient leur pays aient un rapport particulier avec les autorités et l’Etat de manière générale, quand ces Etats sont eux-mêmes les persécuteurs ou quand ceux-ci ne sont pas en mesure de protéger leur population et de leur fournir une certaine assistance et une sécurité. Les personnes qui les fuient partent avec l’idée que la police et les autorités ne sont pas fiables voire dangereuses, puis elles traversent des pays comme la Grèce et la Croatie où elles sont loin d’être accueillies à bras ouverts et constatent qu’en Europe la même violence est perpétrée. Elles font face à la violence de la Police et des Institutions étatiques, n’ont pas toujours accès à des soins de santé, et comprennent petit à petit qu’il sera difficile de trouver de l’aide.


Au parc Maximilien, quand les populations migrantes en transit ont commencé à arriver, presque chaque matin avaient lieu des rafles, des interventions musclées de police, qui cherchaient à arrêter un maximum de personnes et à les envoyer en centre fermé. Les bénévoles qui venaient pour leur apporter de la nourriture et des vêtements, ont mis en place une équipe qui venait tous les matins avant que ces interventions de police n’aient lieu, pour réveiller ces personnes et leur permettre au moins de mettre leurs chaussures et de s’enfuir, évitant ainsi un grand nombre d'arrestations. On a pu constater que ces interventions devenaient de plus en plus violentes, de plus en plus tôt, et que les personnes systématiquement arrêtées étaient des femmes, des enfants, des personnes âgées ou malades, et c’est sur base de ce constat que l’hébergement citoyen a été lancé.


Commence alors un combat, entre les mouvements solidaires et la violence de l'État.


Loin des conflits armés que ces populations migrantes fuient parfois, c’est une véritable guerre psychologique qui s’installe ici en Europe. L’Europe qui, après la deuxième guerre mondiale, érigeait tout en haut de son système judiciaire international, la défense des droits Humains et la condamnation de crimes contre l’Humanité.


”Plus jamais ça” disait-on… Pourtant aujourd’hui les Etats européens rendent l’accès à ces droits presque impossibles pour les personnes qui font appel à leur protection, par une succession de violences et d’humiliations institutionnelles.


Le but d’un lieu comme la Sister’s House est de recréer un lien de confiance qui a souvent été abîmé, entre les résidentes et des actrices sociales, des alliées juridiques qui leur permettront de mettre tout en œuvre pour avoir accès à des droits fondamentaux.


Parce que cette bataille est bien trop sournoise et structurelle pour y arriver toutes seules.


Bienvenue à la Sister’s House.


Liens et références:

Pour lire l’article cité du journal Le Monde, cliquez ici.

Extrait Vidéo, réalisée par Juliette Arnould : cliquez ici.



Réalisation : Anna Galy & Naïké Garny

Illustration : Delphine Frantzen

Musique : Dragan Goolaerts

Mixage son : Cédric Vanstraelen


Une production We Tell Stories et LiquidSky Productions

Réalisé avec le soutien de l’Union des Anciens Étudiants de l’ULB



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